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Avant première
nationale
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Soirée d'ouverture du festival
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Sélection officielle Quinzaire
des réalisateurs - Cannes 2001
Naoya vit replié sur lui-même, accompagné par ce sentiment étrange
que quelque chose manque à son existence. Par hasard, il rencontre
Katsuhiro et en tombe immédiatement amoureux. Tous deux commencent
alors une histoire amour jusqu'à l'arrivée d'Asako. Devant son désir
d'enfant, cette jeune femme trouve en Katsuhiro le père idéal. Dans
ce contexte tumultueux, Naoya, Katsuhiro et Asako doivent décider
quelle importance ils souhaitent donner à la famille et dans quelle
vie chacun des trois décidera finalement de s'engager.
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Distribution : Euripide
Présenté à la quinzaine des Réalisateurs à Cannes, le film "Hush"
aborde avec humour et justesse les problèmes familiaux dans la vie
d'homosexuels. Passées les brèves rencontres, aventures sans lendemain
(toujours plus fades, hypocrites et parfois âpres), la vie nocturne
des gays laisse la place à la vie de couple. Et les relations sociales
se gâtent ; travail, famille, amis, rien n'est plus comme avant
et le mensonge s'installe, laissant la gentillesse si habituelle
chez les gays déclencher de graves quiproquos. La vie de Nayoa et
Katsuhiro est ainsi entrecoupée de faux-semblants, mais qui ne laissent
pas dupe la jeune et belle Asako qui voit immédiatement en l'un
deux le père idéal pour l'enfant qu'elle souhaite tant. Mais en
a-t-elle réellement envie ? Ne manque-elle pas de réelle relation
avec un homme plus que de sensibilité, dévotion et stabilité symbolisée
par ce couple homo ? Cette image de famille nouvelle l'obsède et
elle cherche par tous les moyens possibles de les convaincre à procéder
à une insémination (sans vraiment s'y interesser). Mais cette image
ne convient pas aux familles respectives, qui vont de la profonde
indignation à l'apathie. Problème de génération, problème de normalité.
Tout ce qui remplit notre société de préjugés est passé au crible,
mais l'amour est fort, même si la famille en est une composante
essentielle. Leur travail à tous les trois est donc de trouver une
solution à leur désarroi, car par dessus tout, ils ont tous besoin
de composer avec l'avenir. Et quoi de mieux pour cela que la charge
et l'éducation d'un petit bébé. Première étape, le petit chien,
la seconde, inéluctable, l'adoption écartée ici au profit d'une
solution beaucoup plus humaniste, mais dont la conséquence est le
passage obligé au symbolique trio. A nouvelle génération gay, nouvelle
structure familiale. L'accueil spectaculaire de ce film très juste,
amusant, sur un vrai sujet-polémique actuel a de quoi donner de
vrais espoirs à la cause qu'il défend. Sans doute dans les prochains
festivals Gay et Lesbien. Bravo…
Roland du magazine LINK à Cannes. ()
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