La chronique intime et inquiète du quotidien de quelques couples ouvre à une réflexion sur la fragilité du lien sentimental. 
Né d’une insomnie elle-même née d’une rupture amoureuse récente, Voglio dormire con te (« Je veux dormir avec toi ») trouve une forme et un ton singuliers, entre ébauche et murmure, pour aborder ce qui généralement ne peut être montré à l’écran que surdramatisé : le désamour d’un couple, ou peut-être moins que cela, la précarité actuelle de l’état amoureux, l’incertitude aujourd’hui de pouvoir s’aimer au futur.

Dans une société incertaine et changeante, ne vivons-nous pas une sorte d’état d’urgence permanent, même dans les relations amoureuses ? Comment reconnaître les personnes et les choses que nous estimons importantes, alors que nos convictions sont toujours plus passagères et fragiles ? Dans les lits des autres, nous nous sentons parfois un peu précaires, sauf peut-être quand on nous invite à y dormir. Parce que dormir, c’est un peu comme s’arrêter, comme rester. Voglio Dormire con te est un film privé, comme un journal intime ou une conversation entendue par hasard, où cinq couples se mettent à nu pour partager leurs expériences les plus personnelles, raconter ce qu’est l’amour aujourd’hui, comment il se décline et quels compromis il impose pour surmonter le risque de la solitude.
Tantôt le filmeur se frotte aux amours des autres, tantôt c’est un amant tout juste rencontré qu’il sonde face à face – jusqu’à ce que ce qu’il fraye dans cette intimité lui soit à son tour renvoyé.